Je propose à bébé la "motricité libre" & le "tummy time"

Dans cet article, nous explorerons l’origine de la motricité libre, l’importance du temps sur le ventre (tummy time), comment le mettre en place quotidiennement ; ainsi que le rôle complémentaire de l'ostéopathie pour soutenir la croissance et la mobilité de l’enfant.

La motricité libre : Une approche naturelle du mouvementLa motricité libre trouve ses racines dans les travaux de la pédiatre hongroise Emmi Pikler. Dans les années 1960, elle observe que les enfants laissés libres d'explorer leurs mouvements dans un environnement sûr et adapté atteignaient des étapes clés de leur développement moteur sans interventions extérieures.

Cette philosophie a influencé les pratiques éducatives dans de nombreux pays (France, Suisse, Canada, Royaume-Uni) où la motricité libre est aujourd'hui largement promue par les professionnels de la petite enfance.

3 principes majeurs :

1. Respect du rythme : permettre à l’enfant se mouvoir sans être forcé dans des postures ou des mouvements qu’il n’a pas encore maîtrisés (comme la position assise).

Cela lui permet de renforcer ses muscles et d'acquérir une meilleure coordination.

2. Un environnement sécurisé et stimulant : Laisser l’enfant évoluer dans un espace sécurisé, où il peut bouger sans restriction, mais avec suffisamment de stimulation pour éveiller sa curiosité.

3. Intervenir de manière non intrusive : Le rôle de l’adulte est d’observer et de soutenir, sans intervenir directement, pour laisser à l’enfant l'opportunité de découvrir ses capacités.

Le tummy time, "temps sur le ventre" 

Pratique venant des USA, complémentaire à la motricité libre. Il s’agit de placer l’enfant sur le ventre lorsqu’il est éveillé et surveillé.

Les bénéfices :

1. Renforcement musculaire : Cette position développe la coordination et stimule les muscles du cou, des épaules et du tronc, préparant ainsi l’enfant aux étapes motrices suivantes, le retournement, le ramper, la marche. 

2. Stimulations du nerf vague, action digestive : par l’engagement du diaphragme et des muscles abdominaux ; cette position stimule le nerf vague essentiel dans la digestion (intéressant en cas de coliques, gaz, constipation).

Ce nerf va aussi favoriser une meilleure respiration et un développement parasympathique optimal (gestion du stress).

3. Amélioration de la position de la langue, en renforçant les muscles du cou et du plancher buccal ; ce qui favorise une déglutition correcte et prévient les troubles respiratoire (respiration buccale).

4 Prévention de la plagiocéphalie : En passant du temps sur le ventre, l’enfant réduit les risques de plagiocéphalie positionnelle, une déformation crânienne due à une pression constante sur l’arrière de la tête (il est également important de limiter le temps consécutif passé dans le transat ou siège auto).

Application du Tummy Time et motricité libre au quotidien

Il est recommandé de commencer par de courtes périodes dès les premiers mois, puis d'augmenter progressivement le temps sur le ventre à mesure que le bébé se sent plus à l’aise.

Il sera plus bénéfique de le faire un peu tous les jours.

L’apport de l’ostéopathie dans le développement de la mobilitéL’ostéopathie pédiatrique joue un rôle complémentaire pour accompagner le développement moteur de l’enfant dès sa naissance. En harmonisant les mobilités des articulations pour prévenir les tensions qui pourraient ralentir ou gêner le processus naturel d’acquisition des compétences motrices.

1. Prévention des blocages articulaires : L'ostéopathie aide à détecter et corriger les tensions musculo-squelettiques, notamment celles causées par des positions prolongées sur le dos ou des naissances difficiles.

Ces tensions peuvent limiter les mouvements de l’enfant, notamment au niveau du cou ou du bassin, affectant ainsi son développement moteur global.

Ces restrictions peuvent aussi impacter la succion et rendre les positions d’allaitement inconfortables pour bébé.

2. Accompagnement des asymétries posturales : En complément au tummy time, l'ostéopathie peut corriger les asymétries corporelles, comme les torticolis ou les plagiocéphalies, qui pourraient limiter les capacités de l'enfant à se mouvoir librement.

3. Libération des tensions digestives : face à un système digestif encore immature l’ostéopathe peut accompagner l’enfant en relâchant les tensions viscérales comme dans le cas de coliques ou troubles du transit.

4. Soutien à long terme : Au fur et à mesure que l’enfant grandit, l’ostéopathie peut continuer à accompagner son développement, notamment en assurant une bonne mobilité articulaire lors des étapes clés comme le 4 pattes, la marche, ou en prévenant les déséquilibres posturaux.